Est fragile ce qui risque de se casser. Ainsi le mot fragile définit un risque. Chez la personne âgée les principaux risques sont l’hospitalisation, l’entrée en institution, la chute, la dépendance et le décès. Mais avant qu’un objet ne se casse, il ne l’est pas encore, aurait dit monsieur de la Palice. C’est ainsi qu’une personne âgée fragile a l’apparence de ne pas l’être. Cette précision est importante, car on assiste à une dérive de l’utilisation de ce mot, où fragilité, tend à décrire une personne âgée déjà en difficulté. Au sens strict du terme, la personne âgée fragile apparaît « solide », mais à l’occasion d’une hospitalisation ou d’une intervention chirurgicale, la personne âgée présente une mauvaise tolérance de l’examen, des complications après le traitement ou un séjour prolongé en convalescence. Parfois également la personne après l’hospitalisation ne peut plus rentrer à son domicile et la recherche d’une solution médico-sociale appropriée devient la principale préoccupation.
C’est pourquoi les gériatres ont recherché le moyen de prédire la survenue du risque en repérant une fragilité parmi des personnes âgées normales. La définition scientifique admise sur le plan international est celle de Lynda Fried [1], qui fonde son diagnostic de fragilité sur la marche, la perte d’énergie, l’alimentation ou encore la fatigue. Mais cette définition ne peut être utilisée en pratique clinique. C’est pourquoi, est proposée une série de questions simples qui vise à repérer les difficultés dans les différents aspects de la fragilité, telles que les questions proposées par le Pr Bruno Vellas, pour la consultation chez le médecin généraliste. Une étude du Gérontopôle des Pays de la Loire propose également un outil de dépistage de la fragilité prenant en compte les données récentes de la littérature.
Dépister la fragilité, c’est faciliter la mise en œuvre de préventions et d’un accompagnement personnalisé pour limiter les effets délétères des comorbidités sur le vieillissement.